Dans nos cuisines, l’on se contente généralement toujours des mêmes poivres noirs. D’autres types de poivre sont cependant possibles qui peuvent ajouter une richesse supplémentaire à vos plats. Aujourd’hui, nous vous en proposons deux incontournables : le poivre d’Alep et le poivre de la Jamaïque. Dans les Caraïbes, un restaurant se résume généralement à une cabane recouverte de branchages sur la plage avec un four creusé dans la terre. Mais qu’il s’agisse de poisson, de poulet, de tomatille ou de banane plantain, le plat est agrémenté de poivre de la Jamaïque. Ce dernier était un produit de base dans la cuisine de l’Amérique centrale et du Sud, et ce dès l’époque lointaine de l’Empire maya. Les baies d’un brun terne trompeur se distinguent par leur arôme piquant. La culture de ce poivrier à des fins commerciales a commencé à la Jamaïque. Dès que des négociants espagnols ont fait venir cette épice dans l’Ancien Monde, on l’a comparée aux clous de girofle et aux poivres. Associé aux piments de la Jamaïque, ce poivre apparaît le plus souvent dans un mélange très piquant dont on enrobe le poisson, le porc et le poulet avant de les faire rôtir au-dessus d’un feu de bois. De l’autre côté de l’Atlantique, l’épice est devenue courante dans les vins chauds, associée à la cannelle, la cardamome et l’écorce d’orange. Elle entre aussi dans la composition de sauces et de condiments. Au goût, le poivre de la Jamaïque est aromatique, comme les clous de girofle, mais en moins fort et en moins piquant. Ses notes poivrées se mélangent idéalement au menthol et à la cannelle. Autre lieu, autre poivre. Alep détient un secret qui s’est échappé des murs de sa forteresse. La vallée environnante produit un poivre fruité et doux qui, de l’avis de beaucoup, associe de façon parfaitement équilibrée notes sucrées, âcres et piquantes. Le microclimat bénéficie des alizés de la Méditerranée et a transformé ce qui, sans cela, serait resté une épice comme une autre en quelque chose de remarquable. Souvent imité dans certaines régions proches de la Syrie, le véritable poivre d’Alep possède toujours un goût insaisissable : légèrement piquant et très sucré. Même sa couleur cramoisie semble exceptionnelle par rapport à celle d’autres poivres, plus communs. Le poivre d’Alep est souvent vendu moulu avec un peu de sel pour le conserver, une pratique toujours en vigueur aujourd’hui. Il suffit de prendre un peu de poivre d’Alep sur une table pour relever des légumes rôtis, du houmous ou d’en mettre sur un pain plat badigeonné d’huile pour comprendre pourquoi sa saveur subtile est tellement appréciée dans la cuisine du Moyen-Orient. Au goût, le poivre d’Alep se distingue par son goût légèrement piquant et ses notes fruitées rappelant l’abricot et la canneberge.